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SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL Diriger tout en préservant sa santé mentale

La santé mentale concerne tout le monde... même les dirigeants !

Le stress n’épargne pas les responsables d’entreprises. En excès, il peut altérer leurs facultés psychiques. Anne-Lise Robin, directrice du groupement d’employeurs Forval, dans le Maine-et-Loire, s’intéresse de près à ces questions et livre quelques repères.

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La santé mentale « concerne tout le monde, mais la particularité des dirigeants, c’est qu’ils ne songent pas – ou rarement – à la leur. Par manque de temps, parce qu’ils sont accaparés par d’autres tâches, d’autres impératifs… Or, rappelle Anne-Lise Robin, « le cerveau n’est pas une ressource inépuisable ! ».

La directrice du groupement d’employeurs Forval, à Beaufort-en-Anjou (49), qui compte parmi ses adhérents plusieurs entreprises horticoles, accompagne en parallèle des sportifs et des dirigeants dans leur préparation mentale. Une compétence qui a été au cœur de son intervention, le 12 septembre 2024, au Salon du végétal, à Angers.

Pour préserver leur santé mentale, la consultante invite les chefs d’entreprise à travailler en premier lieu sur le stress, rappelant au passage qu’il s’agit d’une réaction naturelle. De fait, « il y a stress quand il y a déséquilibre entre les exigences perçues de la situation et les ressources perçues disponibles ».

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Viser le stress utile

Ce déséquilibre, pointe Anne-Lise Robin, il faut le réduire. Soit, explique-t-elle, en augmentant ses ressources, ce qui revient à travailler la con­fiance en soi, soit en abaissant la pression.

« Partager ce qui me soucie avec une tierce personne est un moyen, parmi d’autres, de réduire la pression », cite-t-elle en exemple. Plus finement, la directrice de Forval propose de distinguer stress « utile » (ou « positif ») et stress « inutile » (ou négatif).

Le premier correspond à une zone dans laquelle le dirigeant va être performant. Le second génère une perte de contrôle de la situation. Pire, s’il est amené à durer, il va entraîner de la fatigue, de l’épuisement et de la désorganisation.

Scientifiquement – si l’on se réfère aux nombreuses études menées sur le sujet entre les années 1980 et 2000 – il est établi que « plus le stress augmente et plus la performance diminue ». En clair, un peu de stress peut aider à la performance, un stress continu et d’intensité croissante l’empêche.

« L’hyper-stress – comme d’ailleurs l’hypo- stress – dessert notre capacité à nous adapter à une situation », résume Anne-Lise Robin, qui invite tous ceux qui vivent une situation compliquée à s’orienter vers cette zone de stress utile. « Comme elle est propre à chacun, la clé est de bien se connaître. »

À chacun sa façon de faire face

« Le cerveau n’est pas une ressource inépuisable !" rappelle Anne-Lise Robin, directrice du groupement d’employeurs Forval, dans le Maine-et-Loire. (© Forval)

La directrice de Forval recommande à chacun d’établir sa « météo du jour ». Autrement dit « à prendre conscience, en quelques secondes, de l’état psychologique et physique dans lequel je me trouve : est-ce que je suis fatigué ? ou au contraire en forme ? Est-ce que je suis sous le coup d’une émotion positive ? négative ?... ». 

La démarche évoquée ci-dessus suppose bien évidemment de l’anticipation, de la préparation. Reste que, au quotidien, les dirigeants font face à de multiples imprévus et n’auront pas nécessairement la disponibilité de se poser (lire l’encadré).

Le stress mélange toujours des facteurs individuels et environnementaux. Et parmi ces derniers, la surcharge technologique n’est pas l’un des moindres.

« C’est le facteur de stress le plus fréquent. Il est ressenti par plus de 60 % des dirigeants », évoque Anne-Lise Robin, avant de rappeler qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire face au stress.

« Tout dépend de la personne et du contexte », a-t-elle rappelé, avant de laisser à la réflexion des responsables présents lors de la conférence quelques points de repère : « Être acteur de sa santé mentale afin de performer durablement c’est accepter que l’on puisse être stressé, reconnaître les facteurs et les symptômes de stress, prévenir le stress – par de la préparation mentale mais aussi en sachant récupérer après un événement stressant – et enfin prendre soin de soi, quitte à oser demander de l’aide. La vraie clé du leadership est là », a-t-elle conclu.

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